L’inox possède la propriété remarquable d’être résistant à la corrosion de manière naturelle grâce à la présence, en sa surface, d’une très fine couche d’oxyde riche en chrome et qui se forme spontanément au contact de l’air. Cette couche est dite « passive » car elle empêche le métal d’interagir avec son environnement.
Pourtant, les aciers inoxydables ne peuvent pas être considérés comme résistants à la corrosion en toutes circonstances. En effet, dans certaines situations, cette couche « passive » peut être endommagée et perdre localement sa résistance à la corrosion.
Exemples:
· Lors d’un décapage nécessaire à l’élimination des huiles, graisses
· Lors d’un décapage nécessaire à l’élimination des particules d’acier au carbone (non-inox) pouvant provenir des outils ayant servi à travailler de pièces en acier au carbone)
La surface devient alors « active » avec, pour conséquence une possible corrosion. Il est alors conseillé de recréer une couche « passive » de protection (passivation) de l’inox dans un délai très court afin d’éviter tout risque de contamination ou de début d’oxydation. Suite à cette passivation, une nouvelle couche d’oxyde de chrome se forme et protège naturellement le métal des agressions extérieures.
Passivation, créer une couche de protection
Les aciers inoxydables se passivent naturellement lorsqu’une surface propre est exposée à un environnement qui peut fournir assez d’oxygène pour former une couche d’oxyde de chrome protectrice. Le processus de passivation naturelle peut prendre plusieurs jours.
La recréation de la couche passive de l’inox, est un traitement spécifique.
Le traitement de passivation de l’inox est effectué en bain nitrique avec dichromate de sodium .Ce processus suppose de respecter les 3 étapes suivantes (suivant la norme ASTM A380):
1) Le décapage: préparation des surfaces, dégraissage et rinçage, décapage; rinçage à l’eau claire et contrôle
2) La passivation: à l’aide d’une solution d’acide nitrique dans un bain et d’un rinçage à l’eau claire
3) La finition: séchage par évaporation naturelle, soit à l’air sec ou à l’azote
Vérification et critère d’acceptation
Visuellement, à part l’absence d’un aspect uniforme ou de traces superficielles d’oxydation, rien ne permet de distinguer que l’acier inox soit passivé ou non !
Néanmoins, la norme ASTM A967 propose des tests suivants qui peuvent détecter le fer en liberté sur les pièces. Ils fournissent des résultats de réussite ou d’échec (ex: test d’immersion à l’eau, test d’humidité, test de vapeur saline, test au sulfate de cuivre, au ferricyanure de potassium ou acide nitrique dont la solution vire au bleu en présence de fer libre).